Le ciel est lourd, gris-bleu, comme du sucre chauffé au métal, et troué de longues lames de lumières phosphorescentes qui cognent et piquent les murs ocres, bleus, verts des maisons coloniales.
Sans cesse, un fantôme d'orage qui ne se montre jamais mais fait mollement trembler les très petits, épais arbres à palmes.
L'air est saturé d'odeurs, benzine, cannelle, fritures, sur le pavé herbé, la démarche lente de ces belles femmes aux visages d'Amérindiennes, plumes de paon aux chapeaux, Panamas chics, les cous encerclés de perles "d'or soufflé", et à leurs mains, à leurs bras, à leur dos, des enfants minuscules aux joues rouges.
Des écoliers, des cireurs de chaussures, des couturiers des rues, des prêcheurs, de petits hommes à l'air joyeux mais aux costumes gris, très sérieux, des jeunes filles aux jeans tailles, très basses, des policiers avec des armes, très impressionnantes, un grand homme maigre qui marche en faisant des signes de croix, des cactus en pots, un jeune homme descendant de l'église San Francisco, dont j'ai vu de mes yeux vus le visage très brièvement s'éclairer, tel une lanterne ou plutôt, une veilleuse, un peu rouge, un peu transparente, et au-dessus, au dessus de tout ça, sur la colline, mais tout de même au dessous du ciel de sucre chauffé au métal, la grande Vierge ailée piétine un serpent.
Veronika
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1 commentaire:
Ah merci Véronik ! Quelle écriture, quelle émotion ! On te retrouve enfin ! J'aimerai te lire encore et encore, que ça dure plus longtemps, je reste sur ma faim, juste le gout à la bouche ! Encore, encore, encore .......
Mille merci ! Pleins de bisous !
MJ
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