02 octobre 2007

Fin Sao Paulo puis Argentine

4-5 jours que je n'ai pas eu le temps d'écrire, donc un peu de télégraphique, juste pour la mémoire...

Sao Paulo

Soirée avec Philippe, "l'attachant culturel" du consulat, dans un resto bien sympa, puis concert-bar arrosé à la capirinha. Lendemain difficile, rencontre avec Richard, un jongleur local. On s'était dit qu'on irait jongler dans un parc, mais le temps calamiteux ne le permet pas vraiment; on se pointe au culot au théâtre, et finalement on squatte le plateau, deux autres jongleurs nous rejoignent. Comme pas un seul d'entre eux ne parle anglais, Richard a fait appel à un ami à lui pour la traduction. Le pauvre, pas jongleur pour un sou, a fait la version pendant plus de deux heures, j'imagine qu'il est désormais expert dans les esthétiques du jonglages, les différents courants contemporains, les avantages comparés des techniques russes et américaines et les divers système d'écriture du jonglage.
Le lendemain, blues à l'hôtel. Situé à 40 mn du centre d'une ville perçue comme (très) dangereuse, il n'y a pas grande motivation à sortir sous la pluie...
Jeudi on joue : comme dans les villes traversées précédemment, très bon accueil du public. Je suis toujours (agréablement) surpris de voir des jongleurs apprécier le spectacle, de les sentir finalement plus touchés par l'imaginaire du spectacle que par sa technique.












Le public brésilien est dans l'ensemble très à l'écoute, attentif, tout en étant chaleureux. C'est agréable de jouer car les réactions sont assez lisibles, et dans la confiance de cette accroche, il est plus aisé de lâcher prise, d'essayer de nouvelles choses, travailler autrement les durées. Depuis Porto Alegre je constate que les gens rentrent facilement dans la proposition... ça fait plaisir !

Le théâtre est un SESC (je ne connais pas la signification exacte de l'acronyme), ce sont des organismes de loisirs et culturels financés par une taxe sur les entreprises (1,5% de la masse salariale). Ils sont donc assez richement dotés. Le SESC Santana qui nous accueille est flambant neuf, les conditions sont donc très proches d'une scène nationale. Pour donner une petite idée, l'ensemble des SESC de Sao Paulo, programme plus de 600 (!) spectacles par an.












Vendredi, une partie des jongleurs reviennent voir la pièce, séance photo pour chacun, dérisoire sentiment de "pop star du jonglage" (j'rigole).













Samedi départ pour Buenos Aires, pas fâché de quitter l'hôtel luxueux mais tristoune de cette périphérie, mais déçu de partir déjà du Brésil, quand on sent qu'il y a tant à faire ici.

En fait pour des raisons sur lesquelles je ne m'épancherai pas ici, nous effectuons le trajet en deux parties : 3h pour SP-BA en avion puis 9h de car pour BA->Cordoba (d'où j'écris depuis les loges). La petite pause à BA nous laisse entrevoir la vie ici : la ville sent la viande grillée (j'imagine bien qu'il n'y a pas que ça,, mais ça reste la première sensation à travers les vitres teintées du minibus). Après un plat d'agneau/sanglier/lama et quelques frayeurs à la gare routière (il faut être très vigilants aux sacs ici, même si d'apparence tout semble moins violent que de l'autre côté de la frontière), nous embarquons dans un "car de l'espace", à couchettes.
Nous arrivons frais comme des cariocas sortant de boîte, dimanche à 7h du mat'.... Petit soupir en pensant au vol direct SP-Cordoba de 2h seulement.
Didier (le très sympathique directeur de l'alliance française) et sa femme nous accueillent. Ils sont fraîchement arrivés 3 jours avant nous, et nous découvrons ainsi la ville (et le pays) en même temps qu'eux.
L'Argentine, si elle est sortie de la grosse crise économique de 2001, en porte toujours les séquelles. Le coût de la vie est très bas, 40% de la population est sous le seuil de pauvreté, et la classe moyenne, la plus touchée, peine à se reconstituer.
(wiki). Ca doit bien faire 20 ans que je n'étais pas monté dans une 403.

Pour nous le plus frappant au premier abord reste la sécurité : on peut enfin sortir à pied le soir et les centres villes sont animés, bref tout ce qui peut rendre Véronika heureuse.
Cordoba est la deuxième ville d'Argentine (wiki cordoba), Convergence 1.0 y est joué dans le cadre du festival Teatro del Mercosud.
Je profite de la journée pour aller jongler dans un parc, espérant trouver quelques jongleurs; ce ne sera pas le cas... Des pitbulls jouent au foot avec les gamins, et dimanche oblige, la fête foraine voisine bat son plein, à côté quelques mobylettes, croisées de manière improbable avec harleys asmathiques, chantent joyeusement des symphonies urbaines et un peu punk.
C'est bruyant quoi.
Après avoir fait connaissance avec l'ensemble de la marmaille du quartier, je lève les voiles pour rejoindre le restant de l'équipe à un spectacle de rue d'une compagnie chilienne présenté dans la grande avenue.

Les petits tracas propres aux tournées à l'étranger, auxquels nous avons échappé pour l'instant, commencent. Le théâtre dans lequel nous devons jouer n'est pas disponible pour la traditionnelle journée de montage; il y a une autre compagnie qui joue le soir même. Du coup la seule solution consiste à faire le montage-réglage-jeu en une journée... C'est délicat et ça ne laisse aucune marge de manœuvre en cas de pépin.
Il est à l'instant 18h, le spectacle commence dans 2h en théorie, et les cernes sous les yeux de Thierry m'indiquent qu'il n'est même pas la peine pour moi d'imaginer monter sur le plateau avant le jeu. Suspens.... La suite demain !
Adrien.

PS : le fichier de tournée GoogleEarth a été mis à jour
PPS : les photo de ce post ont été prise par Isabella Costa

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci de prendre le temps de rédiger ce journal très intéressant malgré les journées très remplies.
Tu parles de l'odeur de la viande grillée à Buenos Aires, mais qu'en est il du tango ?
Il me semble (?), qu'il y a un rythme proche du tango à un moment dans Convergence.
Ca devrait leur plaire...

Anonyme a dit…

B. a raison !
Il est impossible que vous n'ayez pas croisé des danseurs de tango, dans la capitale mondiale du tango argentin !
Ca serait intéressant pour vous et pour eux de vous croiser entre un lancement de balle 3 accords de violoncelles et 4 salidas et de mêler l'ensemble au nom de l'amitié de la beauté et de l'art !
Tenez-nous au courant si cela arrive.
Bises
Mathilde

cieAdrienM a dit…

En fait on a passé 50 mn chrono à Buenos Aires pour le moment, juste en transit, le temps de manger dans un resto. On y retourne la semaine prochaine pour une durée de 7 jours.

Voila voila, un peu de patience...
Adrien