Il était une fois, dans la ville de Foix, une vendeuse de foie qui était, ma foi ...
Je plaisante...!
Il était une fois, à Buenos Aires, un homme. Un homme très élégant, qui ce matin se tient debout, très droit, devant La Biela, un café-restaurant de la Recoleta. Je suis dans ce café, juste derrière la vitre, et je le regarde, ce monsieur. Il fait la manche. Consciencieusement, il arrête tous, absolument tous les passants, d'une légère pression de la main sur leur épaule.
Alors, je regarde les passants. J'observe leurs réactions. Indignation, mépris, camaraderie - certains le connaissent apparemment - , en tous cas, peu le regardent dans les yeux, d'ailleurs, il est borgne.
Pendant un assez long moment, il ne récolte rien, pas un pesos, puis d'un coup, tous, tous les passants lui donne quelque chose, un motard lui fait une accolade, un vieux monsieur grogne puis finalement décide de lui donner une pièce, une dame très chic lui donne de l'argent sans jamais le regarder, elle farfouille dans son sac, tout en téléphonant la tête penchée sur son épaule, les yeux et l'esprit ailleurs, ses gestes ont l'air tellement mécaniques, coutumiers, chercher dans son sac, ouvrir son porte-monnaie, donner de l'argent à ce monsieur, tout en téléphonant, la tête penchée sur son épaule, les yeux et l'esprit ailleurs.
Puis arrive un policier, il y en a beaucoup dans le quartier. Ils discutent un peu tous les deux, le policier, et l'homme élégant et borgne qui fait la manche.
C'est alors, que l'homme, le héros de mon histoire disparaît, fuuiit, plus personne. Je suis un peu étonnée. Mais c'est ainsi. Plus tard, j'ai fait le tour du quartier, et je ne l'ai pas revu, jamais.
Il pleut, et les palmiers font la gueule. Il pleut depuis trois jours. On a froid. Alors, le soir, hier soir, afin de nous réchauffer, nous décidons d'aller prendre un cours de tango.
Nous arrivons en retard, à la fin du cours, c'est un peu dommage, mais nous pensons passer de toute façon une bonne soirée, en plus c'est mon anniversaire me dis-je. Bon.
Nous descendons dans cette immense salle, au sous-sol d'une association arménienne (nous avons dîné dans le restaurant arménien, mais c'est une autre d'histoire, " comment j'ai faillit me prendre un coup de serviette sur le visage" ou " heureusement que le danseur était d'une grande dextérité" ), c'est un lieu sans prétention, où tous le monde se mêle, générations, danseurs confirmés, débutants... bref, " vous allez passer une excellente soirée", ça, tout le monde nous l'a dit, nous même nous le sommes dit.
En fait de quoi, un homme est mort. Trois quart d'heure de massage cardiaque, au bas mot. C'est long, on s'est dit. Il doit y avoir un espoir, et bien non, il est "parti", et sous les applaudissement du publique, s'il vous plaît.
Donc, nous étions un peu, refroidis, si je puis me permettre... mais nous avons bien pensé à lui, mort en dansant, et à sa cavalière, disparue, fuuiit.
A cette heure-ci, elle est sans doute bien loin, peut-être au Mexique, avec l'homme borgne qui faisait la manche.
Car aujourd'hui, notre héros gagne sa vie en dansant le tango avec la cavalière disparue de feu notre danseur d' hier soir!
14 octobre 2007
07 octobre 2007
Buenos Aires
Arrivée à 7h30 du mat', après une nuit finalement pas très reposante.
Ximena qui s'occupe de notre accueil nous emmène dans nos hôtels respectifs. Véro et moi sommes logés au Centre Culturel Recoleta, qui est en fait un musée.
On y trouve 8 chambres, décorées par des œuvres du musées, en plein cœur du centre.
On se retrouve tous dans la plus vieille pizzeria de BA, dont les murs sont couverts d'affiches jaunies des grandes figures du monde du sport... Malgré l'aspect un poil désuet, les pizza y sont incroyablement redoutables. Hé oui, il ne faut pas oublier que la communauté Italienne est fort bien représentée ici.
L'aprem', je file au parc en dessous de l'hôtel où j'ai eu ouï dire que les jongleurs locaux se réunissaient. Ils ne sont pas très nombreux finalement pour un samedi ensoleillé, mas j'imagine que la plupart travaille. L'Argentine avec le Chili ont cette tradition des spectacles de jonglage au feu rouge, et la plupart des jongleurs ont un niveau assez élevé. Ceux présents au parc sont là pour vendre du matériel.
L'ombre de Marco Paoletti plane, et son nom est souvent évoqué. Marco est un des jongleurs sud-américains les plus connus, il a commencé à jongler dans ce parc, et travaille désormais à Berlin (au Katakomb avec Stephan Sing et cie)
Marco Paoletti en vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=muVoSx8cJ7I
http://www.youtube.com/watch?v=RPDhTAseFFs
http://www.spacejuggling.com/
La communauté des jongleurs ici est assez dense et soudée, et ils ont une publication rassemblant les arts de rues (graphique et jonglage) dont le nom est plutôt classe :
Newton las Pelotas ce qui signifie, en gros "Newton va te faire...".
Ce soir en fait, c'est la nuit des musée, tous restent ouverts jusqu'à deux heure du mat', gratuitement. Une série de concerts est ensuite prévue dans le quartier des anciens docks (nouvellement bobo-isé).
On y va avec Véro et Tof, mais le froid et le vent nous poussent à rebrousser chemin assez tôt pour ici (2h du mat' quoi).
La ville est très belle, voici une sélection de photos assez représentatives :
site What's Up Buenos Aires

En fait pas trop le temps d'écrire finalement, je m'en vais profiter du dimanche radieux.
Adrien
Ximena qui s'occupe de notre accueil nous emmène dans nos hôtels respectifs. Véro et moi sommes logés au Centre Culturel Recoleta, qui est en fait un musée.
On y trouve 8 chambres, décorées par des œuvres du musées, en plein cœur du centre.
On se retrouve tous dans la plus vieille pizzeria de BA, dont les murs sont couverts d'affiches jaunies des grandes figures du monde du sport... Malgré l'aspect un poil désuet, les pizza y sont incroyablement redoutables. Hé oui, il ne faut pas oublier que la communauté Italienne est fort bien représentée ici.
L'aprem', je file au parc en dessous de l'hôtel où j'ai eu ouï dire que les jongleurs locaux se réunissaient. Ils ne sont pas très nombreux finalement pour un samedi ensoleillé, mas j'imagine que la plupart travaille. L'Argentine avec le Chili ont cette tradition des spectacles de jonglage au feu rouge, et la plupart des jongleurs ont un niveau assez élevé. Ceux présents au parc sont là pour vendre du matériel.
L'ombre de Marco Paoletti plane, et son nom est souvent évoqué. Marco est un des jongleurs sud-américains les plus connus, il a commencé à jongler dans ce parc, et travaille désormais à Berlin (au Katakomb avec Stephan Sing et cie)
Marco Paoletti en vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=muVoSx8cJ7I
http://www.youtube.com/watch?v=RPDhTAseFFs
http://www.spacejuggling.com/
La communauté des jongleurs ici est assez dense et soudée, et ils ont une publication rassemblant les arts de rues (graphique et jonglage) dont le nom est plutôt classe :
Newton las Pelotas ce qui signifie, en gros "Newton va te faire...".
Ce soir en fait, c'est la nuit des musée, tous restent ouverts jusqu'à deux heure du mat', gratuitement. Une série de concerts est ensuite prévue dans le quartier des anciens docks (nouvellement bobo-isé).
On y va avec Véro et Tof, mais le froid et le vent nous poussent à rebrousser chemin assez tôt pour ici (2h du mat' quoi).
La ville est très belle, voici une sélection de photos assez représentatives :
site What's Up Buenos Aires

En fait pas trop le temps d'écrire finalement, je m'en vais profiter du dimanche radieux.
Adrien
05 octobre 2007
02 octobre 2007
Cordoba suite et fin...
...
19h : Thierry bataille pour rentrer la conduite dans la console lumière.
Le plateau est couvert d'une bonne couche de crasse, témoin de l'affolement de la journée et de la tempête de poussière qui sévit dehors.
19h45 : suite à un erreur de manip' d'un des techniciens, une partie des mémoires de la console lumière sont effacées. Hernan, l'héroïque traducteur a du mal à se concentrer après ces 12h de sollicitations incessantes, il
faut pourtant bien se résoudre à refaire le travail perdu. C'est désormais sûr, on commencera avec au mieux une demi-heure de retard. Histoire d'enfoncer le clou, une petite équipe de la TV locale fait le forcing pour obtenir l'interview en direct qui leur avait été promise. Bah... au point où on en est...
Je me sens étrangement zen et serein, malgré l'échauffement baclé
dans un petit couloir et l'absence de répétition. Inch'allah, les dés sont jetés, et le stress n'ajouterait rien à l'affaire. Il vaut mieux prier (mais quel dieu ?) pour éviter les coupures de courant qui ont parsemé l'après midi.
20h30 : Le public est invité à rentrer. Je m'attendais à 200 personnes maxi, pour un lundi soir avec un temps peu clément, mais finalement c'est près du triple qui franchit les portes, et il en reste une centaine dans le hall parait-il.
J'entends du bruit dans les coulisses, apparemment quelques uns ont réussi à se faufiler backstage... je pensais que c'était plutôt une habitude de concert rock :-)
La longue attente sur la plateau est rythmée par les montées de pression dûes aux applaudissements des spectateurs impatients. 21h, le spectacle commence enfin!
Tout se déroule relativement bien finalement, et on sent l'énergie communicative du public qui nous porte (excepté peut-être ce bébé en bas à cour qui a l'air d'être insensible :-)).
ouf !
Adrien
19h : Thierry bataille pour rentrer la conduite dans la console lumière.
Le plateau est couvert d'une bonne couche de crasse, témoin de l'affolement de la journée et de la tempête de poussière qui sévit dehors.
19h45 : suite à un erreur de manip' d'un des techniciens, une partie des mémoires de la console lumière sont effacées. Hernan, l'héroïque traducteur a du mal à se concentrer après ces 12h de sollicitations incessantes, il
Je me sens étrangement zen et serein, malgré l'échauffement baclé
20h30 : Le public est invité à rentrer. Je m'attendais à 200 personnes maxi, pour un lundi soir avec un temps peu clément, mais finalement c'est près du triple qui franchit les portes, et il en reste une centaine dans le hall parait-il.
J'entends du bruit dans les coulisses, apparemment quelques uns ont réussi à se faufiler backstage... je pensais que c'était plutôt une habitude de concert rock :-)
La longue attente sur la plateau est rythmée par les montées de pression dûes aux applaudissements des spectateurs impatients. 21h, le spectacle commence enfin!
Tout se déroule relativement bien finalement, et on sent l'énergie communicative du public qui nous porte (excepté peut-être ce bébé en bas à cour qui a l'air d'être insensible :-)).
ouf !
Adrien
Fin Sao Paulo puis Argentine
4-5 jours que je n'ai pas eu le temps d'écrire, donc un peu de télégraphique, juste pour la mémoire...
Sao Paulo
Soirée avec Philippe, "l'attachant culturel" du consulat, dans un resto bien sympa, puis concert-bar arrosé à la capirinha. Lendemain difficile, rencontre avec Richard, un jongleur local. On s'était dit qu'on irait jongler dans un parc, mais le temps calamiteux ne le permet pas vraiment; on se pointe au culot au théâtre, et finalement on squatte le plateau, deux autres jongleurs nous rejoignent. Comme pas un seul d'entre eux ne parle anglais, Richard a fait appel à un ami à lui pour la traduction. Le pauvre, pas jongleur pour un sou, a fait la version pendant plus de deux heures, j'imagine qu'il est désormais expert dans les esthétiques du jonglages, les différents courants contemporains, les avantages comparés des techniques russes et américaines et les divers système d'écriture du jonglage.
Le lendemain, blues à l'hôtel. Situé à 40 mn du centre d'une ville perçue comme (très) dangereuse, il n'y a pas grande motivation à sortir sous la pluie...
Jeudi on joue : comme dans les villes traversées précédemment, très bon accueil du public. Je suis toujours (agréablement) surpris de voir des jongleurs apprécier le spectacle, de les sentir finalement plus touchés par l'imaginaire du spectacle que par sa technique.
Le public brésilien est dans l'ensemble très à l'écoute, attentif, tout en étant chaleureux. C'est agréable de jouer car les réactions sont assez lisibles, et dans la confiance de cette accroche, il est plus aisé de lâcher prise, d'essayer de nouvelles choses, travailler autrement les durées. Depuis Porto Alegre je constate que les gens rentrent facilement dans la proposition... ça fait plaisir !
Le théâtre est un SESC (je ne connais pas la signification exacte de l'acronyme), ce sont des organismes de loisirs et culturels financés par une taxe sur les entreprises (1,5% de la masse salariale). Ils sont donc assez richement dotés. Le SESC Santana qui nous accueille est flambant neuf, les conditions sont donc très proches d'une scène nationale. Pour donner une petite idée, l'ensemble des SESC de Sao Paulo, programme plus de 600 (!) spectacles par an.
Vendredi, une partie des jongleurs reviennent voir la pièce, séance photo pour chacun, dérisoire sentiment de "pop star du jonglage" (j'rigole).
Samedi départ pour Buenos Aires, pas fâché de quitter l'hôtel luxueux mais tristoune de cette périphérie, mais déçu de partir déjà du Brésil, quand on sent qu'il y a tant à faire ici.
En fait pour des raisons sur lesquelles je ne m'épancherai pas ici, nous effectuons le trajet en deux parties : 3h pour SP-BA en avion puis 9h de car pour BA->Cordoba (d'où j'écris depuis les loges). La petite pause à BA nous laisse entrevoir la vie ici : la ville sent la viande grillée (j'imagine bien qu'il n'y a pas que ça,, mais ça reste la première sensation à travers les vitres teintées du minibus). Après un plat d'agneau/sanglier/lama et quelques frayeurs à la gare routière (il faut être très vigilants aux sacs ici, même si d'apparence tout semble moins violent que de l'autre côté de la frontière), nous embarquons dans un "car de l'espace", à couchettes.
Nous arrivons frais comme des cariocas sortant de boîte, dimanche à 7h du mat'.... Petit soupir en pensant au vol direct SP-Cordoba de 2h seulement.
Didier (le très sympathique directeur de l'alliance française) et sa femme nous accueillent. Ils sont fraîchement arrivés 3 jours avant nous, et nous découvrons ainsi la ville (et le pays) en même temps qu'eux.
L'Argentine, si elle est sortie de la grosse crise économique de 2001, en porte toujours les séquelles. Le coût de la vie est très bas, 40% de la population est sous le seuil de pauvreté, et la classe moyenne, la plus touchée, peine à se reconstituer.
(wiki). Ca doit bien faire 20 ans que je n'étais pas monté dans une 403.
Pour nous le plus frappant au premier abord reste la sécurité : on peut enfin sortir à pied le soir et les centres villes sont animés, bref tout ce qui peut rendre Véronika heureuse.
Cordoba est la deuxième ville d'Argentine (wiki cordoba), Convergence 1.0 y est joué dans le cadre du festival Teatro del Mercosud.
Je profite de la journée pour aller jongler dans un parc, espérant trouver quelques jongleurs; ce ne sera pas le cas... Des pitbulls jouent au foot avec les gamins, et dimanche oblige, la fête foraine voisine bat son plein, à côté quelques mobylettes, croisées de manière improbable avec harleys asmathiques, chantent joyeusement des symphonies urbaines et un peu punk.
C'est bruyant quoi.
Après avoir fait connaissance avec l'ensemble de la marmaille du quartier, je lève les voiles pour rejoindre le restant de l'équipe à un spectacle de rue d'une compagnie chilienne présenté dans la grande avenue.
Les petits tracas propres aux tournées à l'étranger, auxquels nous avons échappé pour l'instant, commencent. Le théâtre dans lequel nous devons jouer n'est pas disponible pour la traditionnelle journée de montage; il y a une autre compagnie qui joue le soir même. Du coup la seule solution consiste à faire le montage-réglage-jeu en une journée... C'est délicat et ça ne laisse aucune marge de manœuvre en cas de pépin.
Il est à l'instant 18h, le spectacle commence dans 2h en théorie, et les cernes sous les yeux de Thierry m'indiquent qu'il n'est même pas la peine pour moi d'imaginer monter sur le plateau avant le jeu. Suspens.... La suite demain !
Adrien.
PS : le fichier de tournée GoogleEarth a été mis à jour
PPS : les photo de ce post ont été prise par Isabella Costa
Sao Paulo
Soirée avec Philippe, "l'attachant culturel" du consulat, dans un resto bien sympa, puis concert-bar arrosé à la capirinha. Lendemain difficile, rencontre avec Richard, un jongleur local. On s'était dit qu'on irait jongler dans un parc, mais le temps calamiteux ne le permet pas vraiment; on se pointe au culot au théâtre, et finalement on squatte le plateau, deux autres jongleurs nous rejoignent. Comme pas un seul d'entre eux ne parle anglais, Richard a fait appel à un ami à lui pour la traduction. Le pauvre, pas jongleur pour un sou, a fait la version pendant plus de deux heures, j'imagine qu'il est désormais expert dans les esthétiques du jonglages, les différents courants contemporains, les avantages comparés des techniques russes et américaines et les divers système d'écriture du jonglage.
Le lendemain, blues à l'hôtel. Situé à 40 mn du centre d'une ville perçue comme (très) dangereuse, il n'y a pas grande motivation à sortir sous la pluie...
Jeudi on joue : comme dans les villes traversées précédemment, très bon accueil du public. Je suis toujours (agréablement) surpris de voir des jongleurs apprécier le spectacle, de les sentir finalement plus touchés par l'imaginaire du spectacle que par sa technique.
Le public brésilien est dans l'ensemble très à l'écoute, attentif, tout en étant chaleureux. C'est agréable de jouer car les réactions sont assez lisibles, et dans la confiance de cette accroche, il est plus aisé de lâcher prise, d'essayer de nouvelles choses, travailler autrement les durées. Depuis Porto Alegre je constate que les gens rentrent facilement dans la proposition... ça fait plaisir !
Le théâtre est un SESC (je ne connais pas la signification exacte de l'acronyme), ce sont des organismes de loisirs et culturels financés par une taxe sur les entreprises (1,5% de la masse salariale). Ils sont donc assez richement dotés. Le SESC Santana qui nous accueille est flambant neuf, les conditions sont donc très proches d'une scène nationale. Pour donner une petite idée, l'ensemble des SESC de Sao Paulo, programme plus de 600 (!) spectacles par an.
Vendredi, une partie des jongleurs reviennent voir la pièce, séance photo pour chacun, dérisoire sentiment de "pop star du jonglage" (j'rigole).
Samedi départ pour Buenos Aires, pas fâché de quitter l'hôtel luxueux mais tristoune de cette périphérie, mais déçu de partir déjà du Brésil, quand on sent qu'il y a tant à faire ici.
En fait pour des raisons sur lesquelles je ne m'épancherai pas ici, nous effectuons le trajet en deux parties : 3h pour SP-BA en avion puis 9h de car pour BA->Cordoba (d'où j'écris depuis les loges). La petite pause à BA nous laisse entrevoir la vie ici : la ville sent la viande grillée (j'imagine bien qu'il n'y a pas que ça,, mais ça reste la première sensation à travers les vitres teintées du minibus). Après un plat d'agneau/sanglier/lama et quelques frayeurs à la gare routière (il faut être très vigilants aux sacs ici, même si d'apparence tout semble moins violent que de l'autre côté de la frontière), nous embarquons dans un "car de l'espace", à couchettes.
Nous arrivons frais comme des cariocas sortant de boîte, dimanche à 7h du mat'.... Petit soupir en pensant au vol direct SP-Cordoba de 2h seulement.
Didier (le très sympathique directeur de l'alliance française) et sa femme nous accueillent. Ils sont fraîchement arrivés 3 jours avant nous, et nous découvrons ainsi la ville (et le pays) en même temps qu'eux.
L'Argentine, si elle est sortie de la grosse crise économique de 2001, en porte toujours les séquelles. Le coût de la vie est très bas, 40% de la population est sous le seuil de pauvreté, et la classe moyenne, la plus touchée, peine à se reconstituer.
(wiki). Ca doit bien faire 20 ans que je n'étais pas monté dans une 403.
Pour nous le plus frappant au premier abord reste la sécurité : on peut enfin sortir à pied le soir et les centres villes sont animés, bref tout ce qui peut rendre Véronika heureuse.
Cordoba est la deuxième ville d'Argentine (wiki cordoba), Convergence 1.0 y est joué dans le cadre du festival Teatro del Mercosud.
Je profite de la journée pour aller jongler dans un parc, espérant trouver quelques jongleurs; ce ne sera pas le cas... Des pitbulls jouent au foot avec les gamins, et dimanche oblige, la fête foraine voisine bat son plein, à côté quelques mobylettes, croisées de manière improbable avec harleys asmathiques, chantent joyeusement des symphonies urbaines et un peu punk.
C'est bruyant quoi.
Après avoir fait connaissance avec l'ensemble de la marmaille du quartier, je lève les voiles pour rejoindre le restant de l'équipe à un spectacle de rue d'une compagnie chilienne présenté dans la grande avenue.
Les petits tracas propres aux tournées à l'étranger, auxquels nous avons échappé pour l'instant, commencent. Le théâtre dans lequel nous devons jouer n'est pas disponible pour la traditionnelle journée de montage; il y a une autre compagnie qui joue le soir même. Du coup la seule solution consiste à faire le montage-réglage-jeu en une journée... C'est délicat et ça ne laisse aucune marge de manœuvre en cas de pépin.
Il est à l'instant 18h, le spectacle commence dans 2h en théorie, et les cernes sous les yeux de Thierry m'indiquent qu'il n'est même pas la peine pour moi d'imaginer monter sur le plateau avant le jeu. Suspens.... La suite demain !
Adrien.
PS : le fichier de tournée GoogleEarth a été mis à jour
PPS : les photo de ce post ont été prise par Isabella Costa
01 octobre 2007
Pour vous donner l' eau à la bouche...
Mon Dieu, que d' aventures en moins de 24 heures!
Un long voyage, une rencontre avec des malfaisants, des animaux étranges, une tempête de poussière...
Mais c' est est une autre histoire...
A plus tard, et mes salutations aux mystérieuses Anonyme & B. "Dijo" !
Un long voyage, une rencontre avec des malfaisants, des animaux étranges, une tempête de poussière...
Mais c' est est une autre histoire...
A plus tard, et mes salutations aux mystérieuses Anonyme & B. "Dijo" !
Inscription à :
Articles (Atom)