28 septembre 2007

Le Brésil que je devine...

Je vous offre l'extrait d'un roman de Jorge Amado, célèbre écrivain Brésilien qui a si intensément chanté l'âme de sa ville, Bahia, et de son pays... 
A propos de la nuit...
"Avec nous, elle s'asseyait aux comptoirs les plus animés, demoiselle en noir étoilé. Elle dansait la samba de roda avec sa jupe que doraient les astres, en balançant ses hanches noires d' Africaine, et ses seins ondulaient comme des vagues. Elle entrait dans le jeu de la capoeira, savait les coups de maître, en inventait parfois, damnée créatrice, elle bousculait les règles, ô nuit folâtre! Dans la ronde des iawôs c'était l'orischa le plus acclamé, le cheval de tous les saints, Osholufa avec ses bâtons d'argent -qu'Oshala s'incline- de Yemanja, mère des poissons, de Shangô, maître des éclairs et du tonnerre, d'Oshossi, divinité des humides forêts, d'Omolu aux mains marquées par la variole, elle était tour à tour Oshumaré de l'arc-en-ciel aux sept couleurs, Oshum le dévergondé, Iansa la guerrière, et aussi les rivières et les sources d'Eua; toutes les couleurs, toutes les formes, les herbes d'Ossane et ses pouvoirs, ses charmes et ses sortilèges faits d'ombres et de mirages. 
(...)
Et quel travail elle nous donnait quand nous l'emmenions en mer, sur nos barques légères, pour manger du poisson au piment, à grand renfort de cachaça et de guitare.
Elle apportait avec elle, cachés sous son manteau, les pluies et les vents. et quand la fête devenait douce, que s'élevaient les romances et que les filles avaient un goût de sel et de marée, elle déchaînait les vents et les tempêtes.
Ce n'était plus les plaines au clair de lune, ce doux gardiennage d'harmonicas et de guitares, l'abandon des corps tièdes, c'était les abîmes de la mer, quand elle, la folle, la furie, femme de la peur et du mystère, soeur de la mort, éteignait le clair de lune, les étoiles et les lanternes des barques.
Combien de fois avons nous du la prendre à bras le corps pour qu'elle ne se précipite pas dans la mer de Bahia et pour que le monde ne demeure pas, à jamais et pour l'éternité, pour l'éternité et à jamais, jour clair, heure solaire sans aube ni crépuscule, sans ombre, sans couleur et sans mystère, un monde si lumineux qu'on n'y pourrait rien distinguer. (...) "

25 septembre 2007

Sao Paulo

Nous voici arrivés à Sao Paulo, 5e plus grosse ville au monde (après Tokyo, NYC, Mexico et Séoul)...

Elle est décrite comme le pôle d'affaire et industriel du pays, la capitale économique, où vit la nouvelle bourgeoisie brésilienne. Philippe l'attaché culturel qui nous accueille nous prévient d'emblée : ici le travail auprès des publics n'est pas facile, et il est complexe de remplir les salles tant les sollicitations sont nombreuses.

Par hasard il y a quelques jours je suis tombé sur cette image illustrant l'énorme disparité entre les couches sociales
(photo © Tuca Vieira) qui a été prise dans une Favela (Parais Upolis, qui signifie ironiquement ville paradis) de Sao Paulo.

Je reste étonné par la créativité des grapheurs, pocheurs, et autres artistes urbains. L'audace graphique est sans commune mesure avec ce que l'on voit en france...
En voici un exemple

(la photo provient du site woostercollective)

A Rio, je me demande d'ailleurs si je ne suis pas tombé sur une gigantesque fresque du génial Blu, malheureusement je n'ai pas réussi à vérifier.

PS : j'en ai profité pour mettre à jour le fichier GoogleEarth de tournée

Rio

Hop Rio arrivée, hop Rio déjà repartis !

Trop court, trop trop court.
Venir ici c'est déjà avoir envie d'y retourner j'ai l'impression. Et d'y rester quelques mois.
Prendre le temps d'aller à la plage, de visiter, de trainer à Lapa, de sentir l'incroyable douceur des gens...
Enfin voilà, nous sommes déjà repartis de Rio, et je n'ai même pas eu le temps d'écrire un petit mot dessus ici.

Pas grimpé au corcovado, pas vu le pain de sucre, pas dansé la salsa... tous ces clichés attendrons une prochaine fois.


Le résumé ressemblerait à une petite ritournelle, interview, réglage, plage, jeu plage, jeu, atelier.
On pourrait juste troquer les virgules pour des caipirinhas et on serait encore plus prêt de la vérité (Capirinhas : cachaça, sucre de canne, citron vert, glaçons).
Le premier spectacle, samedi était archi complet, et dimanche c'était un peu plus calme.
Un peu comme à Porto Alegre les gens qui assistaient à l'atelier était tous ultra motivés et enthousiastes. Je suis épaté à chaque fois de voir les connaissances des jongleurs brésiliens, ils ont une culture très complète du domaine

Pas de photo ni d'enregistrement ici : la ville est assez dangereuse et il est fortement déconseillé de se promener avec des objets de valeur.
Bon pas le temps de continuer plus ce soir, je finirais demain, on a une journée de relâche.
Adrien

22 septembre 2007

Porto Alegre suite...



avant dernier jour:

Enfin ! enfin ! enfin du soleil !
Parce qu'en fait le Brésil, sous la pluie, ça ressemble vachement à l'irlande, ou à la bretagne.
Je profite de ces rayons pour rejoindre la petite équipe des jongleurs de Porto Alegre : aujourd'hui l'échauffement se fera en plein air. L'ambiance est bon enfant même si le parc reste un des lieux de rendez-vous des junkies. On est une petite quinzaine... et la barrière du langage ne simplifie pas la communication; ahhh je regrette tant qu'une utopie telle que l'espéranto n'ai pas fonctionnée. Maudite babel.

Du coup dans une nouvelle langue métissée entre le portugais et l'anglais, les jongleurs font le forcing pour glaner quelques places pour le spectacle, et je suis fort fort ennuyé de ne pas avoir la moindre invit' à leur proposer.
Le langage non verbal est également différent : la proximité physique et le côté très "tactile" auquel je ne suis pas vraiment habitué crée une petite distance, bien involontaire de ma part.

Mélissa, notre ange gardien, vient me chercher et m'amène au théâtre pour une ultime interview.
Le journaliste, visiblement épris de littérature (en fait il anime une émission radio consacrée à ce sujet) tisse des liens entre Borges, la métaphysique et le jonglage, ses questions sont souvent plus longues que mes réponses et je ne suis pas sûr que ce soit dû à mon (pauvre) anglais.

La dernière représentation se passe relativement bien, curieusement le public réagit assez différemment de la veille... Peut-être un peu plus réservé.

Bière - bière - resto - viande viande - viande -viande et re viande -

dormir.

dernier jour à Porto Alegre.

De retour en hiver, c'est la tempête, et le petit défilé de la "fête nationale de la région" passe lentement devant l'hôtel, trempé jusqu'aux os et au milieu des éclairs.
On en profite pour aller faire un tour à la biennale d'art contemporain.


Scotchage devant l'improbable vidéo des artiste suisses Peter Fischli et David Weiss

et quelques autre oeuvres (le socle des tours est une carte mère d'un vieux pc)


Les installations troublantes de Jorge Macchi (une partition de Satie dont les notes ont été cloutées)


et fin de la visite au pas de course pour ne pas rater l'avion : par chance, l'aéroport qui avait été fermé une bonne partie de la journée à cause des intempéries re-ouvre juste à temps.

On décolle sous le déluge...


PS : les vidéo et photos arriveront d'ici peu. La bande passante ici est calamiteuse.

Arrivée à Rio

19 septembre 2007

Porto Alegre : première représentation



Aujourd'hui, premier jeu après un long break de deux mois.

Etrange sensation de retrouver le petit rituel pré-convergence, réglage, filage, échauffement. De retour dans la petite bulle qu'est cette scène, enfermé derrière le tulle.

Le spectacle semble attendu, beaucoup de gens sont arrivés bien en avance pour avoir une bonne place, et il semblerait que plusieurs soient restés à la porte. La salle est pleine à craquer, les allées également sont remplies.
Les premières minutes se déroulent dans un silence assourdissant... Je suis très tendu : il paraît qu'il y a plein de malabarista (jongleurs) dans la salle. Et comme à chaque fois que c'est le cas j'appréhende leur réception de Convergence 1.0, si loin des préoccupations de technicité jonglistique dont mes pairs sont friands. Du coup, ça tombe et retombe quelques fois au début, et il me faut finalement un vrai temps pour reprendre confiance et sentir l'ambiance se détendre.

Fin du spectacle, petite standing ovation mais pas de rappel (est-ce la coutume ici ?).


Rien à voir : la bouffe ici est très bonne mais fortement déconseillée aux végétariens. Les quantités sont énormes, et des demi voir quart de plats seraient amplement suffisants.

PS le planning de tournée a légèrement changé :

le pdf est
PPS : de nombreux éléments du blog semblent ne plus fonctionner (photo flickr, radio blog, etc.) je tacherai de régler ça dès que possible.

18 septembre 2007

Porto Alegre - 1er jour

Lundi 17 sept

Ce matin ça attaque tôt : rendez vous à 8h30 avec la traductrice pour préparer l'atelier qui commence à 9h.
Je suis un peu inquiet, je ne sais pas trop dans quel type de lieu va se dérouler la journée, combien de participants seront présents, auront-ils amené des balles, qu'attendent-ils, y aura t'il quelques-uns de ces jongleurs très doués ici ? Bref, avalanche de questions.


En fait tout va bien, le lieu est idéal (une salle pour la pratique + une salle pour le petit exposé), ils ont tous des balles, plusieurs connaissent déjà le travail de la cie (ah YouTube et dailymotion), et tous sont archi motivés ! ça fait plaisir.
Bien sûr le niveau est très disparate, mais vu la durée de l'atelier (4h) ce ne sera pas un trop gros souci.


J'apprends avec surprise que la plupart des stagiaires n'ont pas pu avoir de place pour le spectacle, tout est complet...
A l'issue de la matinée, il faut signer une attestation, sorte de diplôme, certifiant que chaque personne a bien assisté au workshop.


L'aprem' après un crochet par le théâtre, je retrouve les jongleurs locaux pour une session dans le parc de la ville.

16 septembre 2007

Arrivée à Porto Alegre


Après quelques frayeurs à l'embarquement à Roissy (non non ce vidéo projecteur ne peut pas aller en soute) et aux douanes de Rio (Christophe qui par mégarde s'est retrouvé avec tous les sacs d'ordi : oui oui ces 4 ordi sont bien à moi), on récupère Géraldine qui est sur place depuis 1 mois.
Transfert pour Porto-Alegre - hôtel -resto -conf de presse - dodo.

Porto Alegre étant plutôt au sud (cf Google Earth), il fait un climat assez européen, loin du cliché brésilien, i.e. pluie et vent.

On se balade un peu, mais les multiples avertissements quant à la sécurité très relative dans la rue ne nous incitent pas à jouer les aventuriers. Melissa, notre ange gardien du festival joue donc la guide.

Le festival qui nous accueille est une grosse manifestation : une cinquantaine de cie d'un peu partout et couvrant une grande variété d'esthétiques (danse contemporaine, buto, ..., et même le Théâtre du Soleil). Tout est organisé par la ville, et le ministère de la culture. En tout près d'une centaine de représentations sur quasiment 1 mois, avec 2 ou trois ateliers par jour.
site du festival : http://www.poaemcena.com.br/

Le théâtre où nous allons jouer :

13 septembre 2007

La tournée reprend - Brésil/Argentine

De retour sur les routes...
Après la tournée Circasia en septembre 2006, la compagnie part cette année au Brésil et en Argentine
- 18 et 19 septembre à Porto Alegre, Brésil
- 22 et 23 septembre à Rio de Janeiro, Brésil
- 26 et 27 septembre à Sao Paulo, Brésil
- 1er octobre à Cordoba, Argentine
- 4 octobre à Mendoza, Argentine
- 10 et 11 octobre à Buenos Aires, Argentine

Le fichier GoogleEarth : tournée.kmz
Ces dates de représentations de Convergence 1.0 seront accompagnées dans certaines villes par des ateliers autour du jonglage et des arts numériques.
Adrien